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Le but de ce courant de pensées est d’inculquer dans le cœur de l’homme les valeurs essentielles de l’éthique juive…
Le mouvement du Moussar, né en Europe de l’est, restera à jamais gravé dans les mémoires de l’histoire comme étant un courant de pensées, profond et révolutionnaire.
C’est en 1810 que nait en Lituanie le Rav Israël Lipkin de Salant (Rabbi Israël Salanter), instigateur du mouvement du Moussar.
Le mouvement du Moussar a été fondé pour les étudiants en Yéchivot, mais l’idée s’est très vite répandue. Le but de ce courant de pensées est d’inculquer dans le cœur de l’homme les valeurs essentielles de l’éthique juive et de bonifier les relations avec son prochain.
La nature de l’homme est faite de nombreux traits de caractères négatifs qui ont un impact néfaste sur son comportement et ses relations envers autrui. L’homme en soi n’est pas préparé pour faire face à ces problèmes, le rythme effréné de la vie ne laissant aucun répit pour réfléchir à notre propre intériorité. Il suffirait que l’homme s’arrête, ne serait-ce qu’un seul instant, pour s’analyser et ainsi véritablement construire sa personnalité au paroxysme.
Améliorer plus qu’acquérir
Le but du Moussar n’est pas d’acquérir des vertus exceptionnelles mais d’améliorer nos mauvais traits de caractère sur lesquels nous trébuchons chaque jour, comme par exemple l’humilité face à l’orgueil, la vérité face au mensonge, la Tsniout face à l’ostentation, la miséricorde face à la cruauté, la générosité face à l’avarice. L’homme qui acquiert ces qualités transformera sans aucun doute sa vie et celle de son entourage. Nos Sages nous ont enseigné que « la jalousie, la convoitise et la recherche des honneurs, excluent l’homme de ce monde » (Pirké Avot 2,28). Le fait d’affiner ces traits de caractère permet d’acquérir une noblesse d’âme.
Le Moussar demande un examen de conscience. L’homme se retrouve alors témoin, accusateur, et juge en même temps. Sa recherche de la vérité lui permettra d’identifier la moindre faiblesse dans son comportement.
Le mouvement du Moussar a fondé les “écoles du Moussar”. Ce sont des lieux qui permettent de se retrouver soi-même, d’étudier les textes de Moussar de nos Sages, et de prendre le temps de faire un bilan personnel. Les partisans du Moussar avaient pour habitude de se réunir le Chabbath après-midi afin d’étudier jusqu’à la nuit, et c’est alors qu’ils entamaient une prière avec beaucoup de ferveur.
Le Rav Israël de Salent voulait développer les écoles du Moussar, en espérant que d’imminentes personnalités en Torah s’y déplaceraient pour répandre les valeurs du Moussar auprès du public. Et en fait, l’idée s’est concrétisée dans le monde des Yéchivot, où un Rav, spécialisé en la matière, inculque le Moussar dans le cœur des élèves. Ce Rav est désigné sous le nom de Machguia’h, et sa fonction correspond à celle d’un pédagogue qui façonne la personnalité des élèves dans le droit chemin.
Dans les Yéchivot, il est fixé un temps d’étude d’une demi-heure par jour consacré uniquement au Moussar. Durant le mois d’Elloul, ce temps d’étude est multiplié par deux.
Le Machguia’h réunit régulièrement tous les élèves pour un cours de Moussar. A cela s’ajoute des réunions en comité restreint entre élèves, pour permettre à chacun d’entre eux de prendre concrètement des résolutions afin d’améliorer sa conduite, comme par exemple comment réagir face à un affront ou encore aider son prochain etc…
Le Rav Israël de Salent a rédigé de nombreux textes de Moussar. Parmi ses écrits, il nous explique que chacun d’entre nous doit se soucier de son propre Monde Futur (faire des Mitsvot), tout en prenant soin du Monde ici-bas de notre prochain. Mais nous faisons le contraire ! Nous prenons soin de notre Monde ici-bas et nous nous soucions du Monde futur de notre prochain…
Apprendre de chaque chose
Une des idées dominantes dans le monde du Moussar, est qu’il est possible de prendre un enseignement de chaque événement. On raconte un jour que le Rav Israël se promenait tardivement dans la nuit, lorsqu’il aperçu une petite lumière. Il s’approcha et aperçu un cordonnier qui réparait des chaussures à la lumière d’une bougie.
« Pourquoi travailles-tu aussi tard ? », demanda Rav Israël.
« Tant que la bougie éclaire, il est possible de réparer », répondit le cordonnier.
Rav Israël fut très étonné de la remarque du cordonnier, et utilisa cette réponse en tant que guide dans la vie : tant que la Néchama vibre en moi, je peux corriger ma conduite et m’élever dans le chemin d’Hachem !
Le Moussar n’envisage aucun changement fondamental et repousse toutes sortes d’initiatives qui ne seraient pas basées sur nos textes saints. Le Moussar se revendique être une approche éducative des valeurs essentielles de la vie. Ce n’est pas une révolution des idées, mais une révolution de l’esprit.
L’étude du Moussar a pour ambition d’être une partie intégrante de l’esprit de l’homme. Si l’esprit réagit à une idée, il n’en reste pas moins gravé profondément. Chaque idée laisse une empreinte qui forme au fil du temps une image dans l’esprit, pouvant opérer un changement.
Le Moussar est né en Europe de l’est et a marqué son époque comme étant un mouvement profond de remise en question. Le Moussar a acquit ses lettres de noblesse par son travail intérieur de l’esprit sans aucune concession. Kelem, Slabodka, ou encore Novardok, sont des écoles de Moussar qui ont fait naitre des personnalités de renom éclairants le chemin de tout un peuple.
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